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Ateliers d’écriture à l’Assomption : les textes des élèves

Ateliers d’écriture à l’Assomption : les textes des élèves

Durant trois séances d’une heure et demie, nous avons travailé autour des « Enquêtes écologiques de Jean-Bernard et Miss Turtle » avec les trois classes de CE2 de l’école primaire de l’Assomption, à Colmar. Après avoir analysé un des titres, Faut pas mouser, nous avons choisi un thème et élaboré collectivement le déroulement de l’histoire, qui devait faire apparaître une série de mots « obligatoires » tirés au sort parmi les propositions des élèves (noms propres, noms communs, adjectifs, verbes, adverbes). Les élèves ont ensuite produit individuellement ou en binômes un fragment de l’histoire, puis nous avons mis en commun les propositions et retravaillé l’ensemble collectivement. Voici les trois histoires que nous avons élaborées ensemble :

Mission famine (CE2B d’Elise Leclercq et Carole Marschall)

Miss Turtle et Jean-Bernard marchent ensemble le long  de la rivière, bordée par un grand champ de maïs. Ils repèrent une truite qui fait la planche et l’interrogent.

—Je ne trouve plus rien à manger, dit-elle. Il n’y a plus de larves de grande éphémère !

Jean-Bernard auditionne les témoins : les chauves-souris, les gerris, les martinets, les libellules, les hirondelles, les demoiselles, les cincles plongeurs et le milan se plaignent eux aussi de la pénurie d’éphémères : plus moyen d’en attraper une seule !

—C’est certainement la chaleur, dit Miss Turtle. Les larves ne peuvent pas vivre et évoluer si elles manquent d’oxygène. Regardez toutes ces algues vertes, c’est un désastre. Mon cher Jean-Bernard, auriez-vous un thermomètre ?

Le blaireau n’en possède pas, mais propose d’en demander un à Elena et Lorenzo, deux enfants qui longent chaque jour la Fecht en rentrant de l’école. Lorenzo court en chercher un chez lui et tous ensemble, ils font des mesures. En effet, la température de l’eau est trop élevée.

—Il n’y a qu’à mettre des glaçons dans la rivière ! suggère le blaireau, qui est fort costaud, mais guère intelligent.

—J’en ai plein mon frigo ! s’écrie Lorenzo, qui accepte gentiment de les aider et va vite en chercher un plein saladier. Mais cela ne change rien, la température n’a pas baissé.

—Pour réduire la température de la Fecht, il faudrait un iceberg ! s’exclame Elena.

Oui, c’est certain, fait remarquer Miss Turtle, mais l’océan est un peu loin… Et si nous allions plutôt voir le Maire pour chercher comment purifier l’eau et baisser la température de la rivière ?

—Bonne idée ! s’écrie Lorenzo. Nous allons prendre rendez-vous.

—Nous pourrions proposer de planter des arbres pour faire de l’ombre, suggère Elena.

—Très bien ! s’enthousiasme le blaireau. Cela fera des abris pour les oiseaux et les insectes !

—Il faudra aussi lui parler de la pollution et des nitrates, ajoute Lorenzo.

Heureux que les enfants acceptent d’aider les animaux, Jean-Bernard Miss Turtle les remercient et les félicitent.

Les gardiens des végétaux (CE2A de Monique Perreve-Genet)

Il est 19h sur Pluton. Steven, le gardien de la prison, apporte son hamburger au père du Poulpe, qui y est enfermé depuis trois ans. Le prisonnier dévore et le sandwich et l’assiette, puis secoue les barreaux en hurlant :

—Laissez-moi sortir, ou mon fils le Poulpe viendra nous venger !

—Je refuse ! répond Jimmy le chien de l’espace. Tu es beaucoup trop dangereux et violent. C’est à cause de toi que mon père a disparu !

—Mais non, ce n’est pas moi ! C’est le sorcier qui vivait près du lac qui lui a jeté un sort. Il l’a transformé en arbre, pour le punir d’avoir détruit toute l’herbe, tous les végétaux et tous les animaux du royaume.

—Où se trouve-t-il, cet arbre ? interroge Jimmy.

—En Italie, là où le sorcier a dû fuit très rapidement à cause des ouragans destructeurs qui ont anéanti le royaume !

—Pourquoi ne me l’as-tu pas dit plus tôt ?

—Mais parce que tu ne me l’as jamais demandé ! répond le père du Poulpe. Tu as préféré m’emprisonner comme un simple voyou. Mais si tu veux, je peux t’aider à le retrouver.

—Vraiment, tu me le jures ? s’étonne Jimmy.

—Oui, je te le jure ! assure Mario. Cette histoire n’a que trop duré. Mais il faudra faire très attention : un nifleur géant surveille l’arbre jour et nuit.

Plein d’espérance, Jimmy ordonne à Steve de libérer Mario et tous deux se rendent en Italie sans attendre. Arrivé chez le sorcier, au pied d’un volcan, ils lui promettent d’unir leurs forces pour replanter des végétaux, des graines de toutes sortes et de restaurer la biodiversité, afin que les animaux s’y réinstallent.

Le sorcier, enthousiaste, envoie le nifleur géant à la niche et annule le sort qui retenait le père de Jimmy prisonnier. Ce dernier, fou de joie, serre son fils dans ses pattes. Il demande pardon au sorcier et promet de ne plus jamais détruire la nature.

Le mystère de la rivière (CE2C de Véronique Fleck)

Dans la forêt du Neuland, Lila, une petite fille, se promène avec son chien Yéti. Il fait chaud. Comme il a couru après un lapin et un renard, Yéti a très soif. Lorsqu’il se rend à son point d’eau habituel, surprise : il est presque à sec et un petit poisson gigote en appelant à l’aide. Plutôt que de boire le peu d’eau qui reste, Yéti aboie pour alerter Lila, qui les rejoint rapidement. Elle découvre le désastre. Le malheureux animal est en train de perdre la vie lentement. Lila attrape le poisson, avec un peu d’eau, dans le creux de ses mains et court le libérer dans la petite  rivière. Il est sauvé ! Mais d’autres animaux ont besoin du point d’eau pour boire, pour y vivre, y manger ou s’y reproduire. Il faut absolument l’alimenter à nouveau. Lila découvre que des ragondins ont construit un barrage qui empêche l’eau de s’écouler vers la zone humide.

—Eh, les copains ! interpelle Lila. Vous êtes en train d’assécher tout le quartier !

—Et alors ? répond Martin le ragondin. Ce n’est pas notre faute : nous avons besoin de ce barrage, nous !

—Est-ce que vous ne pourriez pas le déplacer ? suggère la petite fille. Ne serait-il pas mieux à côté, là, sous cet arbre bien vert ?

Martin lui jette un regard noir.

—Ah non, alors ! C’était déjà assez de travail comme ça ! Nous avons trimé du matin au soir pour le construire. Plus facile à dire qu’à faire, croyez-moi !

—Ne pourriez-vous pas au moins creuser une rigole ? propose Lila.

—Une petite, alors…

—Oui, une petite, ça suffira.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Quelques coups de pattes, et déjà un petit ruisseau dévale la berge. La libellule, qui passait par là, se réjouit :

—Magnifique ! Je vais à nouveau pouvoir boire, me nourrir et pondre ! Merci !

—Si je raconte ça à mes amis, ils ne vont jamais me croire, dit Lila sur le chemin du retour.

—Ouaf ! répond Yéti.